Ses immixtions exaspèrent les collaborateurs de son époux. En quel ques semaines de présence rue de Grenelle, Marie-Caroline Ferry, 27 ans, a déjà débarqué une attachée de presse et usé un chef de cabinet, qui n'a pas passé l'été. Sa consoeur Laure Darcos, de cinq ans son aînée, donne du «minou» au ministre délégué à l'Enseignement scolaire devant les membres de son cabinet. Voilà ce qu'il en coûte aux ministres fraîchement nommés de laisser leurs conjoints prendre bureau dans les palais de la République où ils ont, pour la plupart, domicile.
Jusque-là, rares étaient les épouses qui occupaient d'au tres fonctions que de représentation. Certes Monique Lang et Lise Toubon apparaissaient plus que de raison comme des co-minis tres de la Culture quand leurs époux étaient rue de Valois. Danièle Charasse, elle, s'occupait du Puy-de-Dôme dans le cabinet de son mari, ministre PS du Budget dans les années 90. Mais rien de commun avec la préférence familiale qui règne aujourd'hui dans l'équipe Raffarin. Sur les 39 mem bres du gouvernement, une demi-douzaine travail lent en famille. Sous couvert d'une vraie complémentarité, un nouveau népotisme est ainsi en train de s'imposer au sommet de l'Etat.
«La politique, c'est tellement dur que c'est mieux à deux», a théorisé Cécilia Sarkozy, tout au souci de légitimer le tandem qu'elle forme avec son époux Nicolas. Le slogan a fait florès. La droite a d'autant moins de scrupule à céder à cette «tyrannie invisible», comme disait Balzac, que Jacques