Menu
Libération
Interview

«Le communisme n'est pas réformable»

Article réservé aux abonnés
publié le 14 septembre 2002 à 0h59

Marc Lazar, professeur à l'Institut d'études politiques de Paris, est spécialiste de l'histoire du communisme. Dans son prochain ouvrage (1), il juge que le Parti communiste, s'il bénéficie encore d'une certaine «bienveillance» en France, est en train de devenir «un objet de mémoire» sans perspective électorale. Interview.

La double déroute électorale du PCF au printemps est-elle la sanction de son intégration dans la gauche plurielle ?

Il faut noter que, pour la première fois, le Parti communiste s'est présenté aux élections après cinq années passées au gouvernement. Il n'avait jamais passé autant de temps aux affaires ; ses deux précédentes participations gouvernementales n'avaient pas dépassé trois ans (1944-1947 et 1981-1984). Cela soulève une immense question : quelle est la différence entre le PCF et le PS ? Les deux principaux ministres communistes, Jean-Claude Gayssot et Marie-George Buffet, ont pourtant eu un bilan de compétences globalement apprécié, à gauche et même au-delà. Ils n'ont pas démérité, ni plus ni moins que les ministres socialistes. Et c'est bien le problème : ils ont été identifiés à l'équipe en place. Toute participation à un gouvernement accentue la crise identitaire du PCF.

Le PCF est donc condamné à refuser toute responsabilité ?

Trois lignes se dessinent aujourd'hui en son sein. La première est celle des traditionalistes, qui voudraient revenir au passé sur une ligne ouvriériste. C'est le cas de la fédération du Pas-de-Calais. La deuxième, c'est la