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Sans rancune, Béthune élit Mellick

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Condamné en 1996, l'ancien maire récupère son fauteuil.
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publié le 16 septembre 2002 à 1h00

Jacques Mellick rêvait de vengeance depuis six ans. Il la tient depuis hier soir. Les Béthunois l'ont, à l'occasion d'une élection municipale partielle, élu dès le premier tour maire de la ville. Après un retour manqué de 60 voix en mars 2001, l'ancien ministre, condamné à deux ans d'inéligibilité pour subordination de témoins et à cinq ans de privation de droits civiques pour faux témoignages dans l'affaire OM-VA, retrouve le fauteuil qu'il a occupé pendant près de vingt ans, entre 1977 et 1996. Investi par le Parti socialiste, il a obtenu 51,57 % des suffrages. Son principal adversaire, le maire sortant Bernard Seux, un ex-socialiste passé au Mouvement des citoyens (MDC), à la tête d'une liste de rassemblement anti-Mellick, n'a obtenu que 33,41 %. Anne-Marie Duez, anti-Mellick de droite, a totalisé 9,21 %. La liste des Verts 5,81 %. Mardi dernier, le candidat confiait que son meilleur allié serait l'abstention. Il avait raison : elle a atteint près de 42 %. Elle a été plus forte encore dans les quartiers du centre-ville, traditionnellement les moins favorables au «seigneur» de Béthune.

«Populisme». C'est aux quartiers populaires périphériques que Jacques Mellick doit son élection. «A son clientélisme», ont dénoncé ses adversaires, qui ont immédiatement considéré le retour de l'ancien ministre de la Mer de Mitterrand comme la victoire «du populisme et de la démagogie de la machine Mellick». «Le Parti socialiste est déshonoré à Béthune», a regretté hier soir un ancien milita