Menu
Libération

Le PS veut se requinquer aux 35 heures

Article réservé aux abonnés
Face au projet Fillon, les élus défendent une mesure qui leur a nui dans les urnes.
publié le 19 septembre 2002 à 1h03

Bien obligés. C'est sans illusion que les parlementaires socialistes ont sonné hier une charge bien légère contre «l'abrogation» des 35 heures programmée par la droite. Réunis dans un sous-sol sombre de l'Institut du monde arabe (IMA), à Paris, les députés, sénateurs et députés européens ont tenté de se refaire une santé sur le dos de François Fillon, qui présentait hier en Conseil des ministres son projet de loi sur l'assouplissement des 35 heures, l'harmonisation du Smic et les allégements de charges patronales (lire ci-dessous). «C'est à croire que Jean-Pierre Raffarin le fait exprès, a ironisé le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis. Il avait annoncé la suppression de postes d'enseignants au moment même où nous tenions notre université de rentrée à La Rochelle. Cette fois, il casse la réduction du temps de travail au moment où nous tenons nos journées parlementaires. C'est tout bon pour nous.» Pas si sûr.

Sacré. La mise en place des 35 heures a fait des dégâts au PS. Trop les critiquer est encore tabou. Car oser le faire, c'est s'en prendre à Martine Aubry. Et égratigner l'ex-ministre du Travail, c'est s'attaquer au bilan Jospin. Pour le moment, le bilan du quinquennat précédent relève du sacré. Mais une minorité commence à briser l'icône.

Tel cet élu francilien qui, sous couvert d'anonymat, estime que les 35 heures ont «plombé» les chances électorales socialistes au printemps dernier. «Ce n'est pas la raison de notre défaite, confie-t-il. Mais elles y ont contribué.