Une «étape importante dans la bataille pour l'emploi» : Commentant hier au Conseil des ministres le projet de loi Fillon sur l'harmonisation des Smic et l'assouplissement des 35 heures, Jean-Pierre Raffarin a fait preuve d'un bel optimisme. Car le nouveau dispositif, qui sera soumis à l'Assemblée à partir du 2 octobre, ne devrait avoir aucune incidence sur l'emploi. A court terme, il pourrait même avoir un effet dissuasif sur l'embauche.
Renchérissement. En permettant un recours massif aux heures sup, l'assouplissement des 35 heures risque d'inciter les patrons à attendre pour recruter, en sachant qu'il leur sera toujours possible de faire face à un surcroît d'activité sans embaucher. Autre facteur défavorable à l'emploi, le «schéma de convergence des Smic» proposé dans le projet. Il programme, les trois prochaines années, une hausse appréciable (5 à 6 % par an) des salaires les plus bas qui n'incitera pas les entreprises à embaucher. Même avec les nouveaux allégements de charges, le coût du travail non qualifié s'en trouvera renchéri, sans compter l'effet d'entraînement sur l'ensemble des grilles de salaires.
Pour autant, on peut difficilement reprocher au gouvernement de s'être écarté des engagements de la campagne électorale. «Permettre à ceux qui veulent gagner plus de travailler plus», avait promis Jacques Chirac. Le projet de loi Fillon ne fait pas autre chose.
Coup d'arrêt. Le ministre des Affaires sociales et du Travail a d'autre part eu l'habileté de présenter dans le