Forcer sa nature. Rompre avec son inclination pour le compromis permanent et affirmer son autorité : tel est le défi auquel est confronté François Hollande pour préparer le congrès du PS de mai 2003. Son tuteur Jospin disparu, voici l'équilibriste contraint de s'affirmer en vrai chef. Un nouveau rôle auquel il s'est essayé hier en clôturant les journées parlementaires du PS, à Paris.
Il a commencé par le plus facile : taper sur la droite. Tour à tour accusé de manier l'«hypocrisie» (sur la TVA ou la chasse), la «mystification» (sur le budget) et le «mensonge» (à Johannesburg), le gouvernement Raffarin «ne construit pas, il détruit. Il ne fait pas. Il défait. C'est le gouvernement de la "défaisance", et qui n'est pas loin, parfois, de la malfaisance». Le premier secrétaire a poussé l'audace jusqu'à accuser par anticipation la droite d'être «directement responsable de la remontée du chômage», puisqu'elle a pris «la décision d'abroger de fait les 35 heures». Une salve accueillie dans l'indifférence.
«Une ligne claire». Il n'a pas eu plus de succès quand il s'est ensuite attardé sur les préoccupations plus immédiates de la famille socialiste : la cuisine du congrès. Avec un souci en tête, prouver à ses troupes qu'il est prêt à prendre ses «responsabilités» pour diriger la manoeuvre. Il promet de définir «une ligne claire» qui «pour être lisible et mobilisatrice doit peut-être être une synthèse mais pas un pâle compromis».
Pour y parvenir, il veut en finir avec le fonctionnement scl