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Libération

Avignon : le PS à la recherche des ouvriers perdus

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Séance d'autocritique au séminaire d'un club socialiste.
publié le 21 septembre 2002 à 1h04

Glavany a souligné les faiblesses de la campagne qu'il dirigeait.

Le «peuple de gauche» s'est dissous dans le jospinisme. Au premier tour de la présidentielle, le socialiste n'a recueilli que 12 % des voix chez les ouvriers, tandis que Jean-Marie Le Pen en raflait 30 %, davantage encore se réfugiant dans l'abstention. Un désastreux constat énoncé vendredi, dès l'ouverture à Avignon du séminaire de rentrée d'Ancrage, l'une de ces multiples petites boutiques qui égayent la vie du PS post-déflagration du 21 avril.

Courtisanerie. Avant d'espérer retrouver l'oreille des catégories populaires, les participants, parmi lesquels trois anciens ministres, ont confessé certaines de leurs fautes passées. L'ex-ministre de l'Agriculture, Jean Glavany, en a d'abord avoué quelques-unes, conjoncturelles, liées à la campagne qu'il dirigeait : un «programme présidentiel d'essence technocratique», une stratégie «meurtrière : l'impasse sur le premier tour» et un candidat somme toute décevant. «Il n'était pas libéré, sans doute crispé par l'enjeu. Je n'ai pas retrouvé le Lionel que j'aime...» Confessant la suffisance collective ­ «nous étions vassalisés par l'idée que c'était gagné parce que l'autre était trop mauvais» ­, l'ex-ministre de la Ville, Claude Bartolone, a pointé le penchant pour la courtisanerie : «Nous avions peur de parler à Lionel. Il ne fallait pas se fâcher avec le futur président de la République...»

«Volontarisme.» Le mea culpa sur l'action gouvernementale, lui, fut plus timide. U