Sur le marché Henri-Barbusse de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), les passants qui tentent de se frayer un chemin parmi des militants survoltés ne prêtent même plus attention aux volées d'insultes qui s'échangent. Et pourtant, ce matin-là, c'est la guerre. Arborant fièrement leur tee-shirt bleu et blanc «Je vote Balkany», une quarantaine de militants s'époumonent pour soutenir le maire sortant (divers droite). Lequel salue l'arrivée de son challenger de droite, Olivier de Précigout, d'un «salut les travelos» très accueillant.
Embarqués dans ce face-à-face théâtral, les «travelos» en question en fait, une trentaine de militants de bonne famille ne se démontent pas. Revêtus de leur tee-shirt jaune «L'union pour Levallois» et armés de leurs pancartes à l'effigie de leur leader, ils occupent le terrain : «Cette fois, lance Précigout à ses acolytes, on ne lâche rien.» Alors, les militants bombardent le «clan» Balkany d'invectives : «Voleur, crapule, il faut libérer Levallois.» Il en faut plus pour faire reculer Isabelle Balkany, très crédible en Xavière Tiberi locale : «Après de Chazeaux, voilà de Précigout et de Courson. Vous êtes les précieuses ridicules, retournez à la cour de Versailles !» Pendant que Précigout rétorque timidement : «On ne choisit pas son nom», l'épouse du sortant prend dans ses bras une petite fille noire et s'exclame : «C'est la vie des gamines comme ça qui m'intéresse. C'est pour elles qu'on fait de la politique.» «Populistes !» répond Précigout. «Raci