«Démocratie libérale ? C'est un parking où se garer en attendant mieux.» La formule, lapidaire, est de Jean-Pierre Raffarin. Elle date de 1998. Au lendemain des régionales qui ont vu se nouer des alliances entre certains caciques locaux de droite et le FN, Alain Madelin quitte l'UDF de François Bayrou pour emmener ses militants vers une aventure en solitaire. Raffarin suit, sans trop y croire. Aujourd'hui, il a trouvé beaucoup mieux : Matignon, quand Madelin est aux oubliettes depuis ses 3,9 % à la présidentielle. Samedi, à Paris, les deux hommes enterrent de concert cet éphémère parti, héritier des Républicains indépendants et du Parti républicain. Ironie du sort, leur famille politique, construite contre le gaullisme, s'apprête à se dissoudre dans un grand parti au service du Président Chirac. Retour sur une longue disparition.
Autonomie. En succédant à François Léotard à la tête du Parti républicain en juin 1997, Madelin ne fait pas une bonne affaire. La grande époque du giscardisme est révolue, celle où les libéraux-centristes espéraient faire jeu égal avec le RPR. Léotard a chuté dans son ascension et le PR est rattrapé par les affaires. Pour contrer le destin, Madelin rebaptise le parti en Démocratie libérale et le dote d'un sigle, le dauphin, pour symboliser le rebond. Peine perdue. L'opposition est en plein marasme depuis la dissolution ratée de 1997 et les libéraux ne parviennent pas à tirer leur épingle du jeu. En rompant avec Bayrou, Madelin plombe encore son camp.