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Libération

La Sécu s'enfonce, le tabac augmente.

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Une hausse du prix des cigarettes est envisagée pour combler le déficit.
publié le 21 septembre 2002 à 1h05

Comme prévu (Libération du 10 septembre), la hausse des taxes sur le tabac va payer le nouveau dispositif d'allégements de charges sur les bas salaires. Selon le Figaro de vendredi, l'incidence sur le prix des cigarettes devrait être de 15 %.

En principe, c'est plus qu'il n'en faut pour financer le milliard d'euros supplémentaire de recettes fiscales que l'Etat devra verser en 2003 à la Sécurité sociale. Mais il semble que la barre ait été mise plus haut, sous la pression de Jean-François Mattei : le ministre de la Santé espère non seulement augmenter les recettes de la Sécu, mais aussi réduire ses dépenses, en dissuadant les fumeurs.

Déficit. La taxe sur les tabacs rapporte en effet à peu près 10 milliards d'euros, affectés à la Sécu. Il suffisait donc de l'augmenter de 10 % pour espérer obtenir un milliard de plus. L'effet sur le prix du tabac aurait même été légèrement moindre, la fiscalité (taxes et TVA) représentant les trois quarts et non la totalité du prix. Et quand on augmente le prix, la consommation diminue. Ainsi, l'an dernier, une hausse moyenne de 8,6 % des prix a produit une baisse de 4,5 % de la consommation au premier semestre.

Pourtant, le gouvernement a tout intérêt à cette hausse. Après deux exercices bénéficiaires (de 700 millions d'euros en 2000, et de 1,1 milliard en 2001), la Sécu va renouer en 2002 et en 2003 avec le déficit. La hausse du tabac ne suffira pas à combler le trou. Mais, au moins, elle n'a aucune influence sur l'inflation.

Jean-Pierre Raffa