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Libération

Des confettis à l'enterrement

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Comment maquiller en fête la disparition d'un parti.
publié le 23 septembre 2002 à 1h05

C'est la fête. Pour masquer l'inertie des applaudissements qui accueille l'arrivée de la présidente du RPR, Michèle Alliot-Marie, les organisateurs des assises du mouvement gaulliste ont fait raisonner Starlight, le titre festif du groupe électronique Superman Lovers. Seul sur la scène, les yeux en l'air, Serge Lepeltier, président délégué du RPR, en profite pour s'embarquer dans une danse effrénée que trois écrans géants diffusent en simultané : tous les moyens sont bons pour égayer une journée de deuil.

Depuis plusieurs jours déjà, les hiérarques du RPR reprenaient systématiquement leurs interlocuteurs. On ne parlera pas de «mort», d'«enterrement» ou même de «dissolution» du RPR, mais de «fusion dans une union plus large». Jacques Chirac l'a bien compris, lui qui dans un message vidéo se réjouit du «mouvement qui va naître». Evoquant l'intégration du RPR dans l'UMP, son ancien Premier ministre, Alain Juppé, évacue aussi toute morosité : «Allons-y gaiement !» Même logique pour François Fillon, le ministre des Affaires sociales, qui préfère écrire «la suite de la formidable aventure gaulliste» plutôt que de prononcer «l'oraison de je ne sais quel enterrement de première classe».

Derrière lui, le logo «Vers la nouvelle Union» a déjà digéré celui du RPR. Et, à l'entrée du bureau de vote où l'avenir du RPR doit se sceller, une fanfare a été dépêchée pour que les mandataires se rendent aux urnes, la fleur au bulletin de vote. Pendant que les 3 000 militants votent, des affichet te