Les ténors gaullistes n'ont pas le respect des morts. Samedi, lors de l'enterrement de leur mouvement à Villepinte (Seine-Saint-Denis), les ex-responsables du RPR n'ont pas observé la moindre période de deuil. Michèle Alliot-Marie, Nicolas Sarkozy, François Fillon, Alain Juppé, Jean-Louis Debré... tous ont récité leur partition en expédiant piques et mises en garde aux concurrents. Le moral en berne, les 3 000 délégués présents (qui ont approuvé à 86,5 % la fusion du RPR au sein de l'UMP) ont compté les points, sur fond de duel Juppé-Sarkozy. Mais, à l'applaudimètre, c'est comme toujours le couple Chirac qui l'a emporté haut la main. L'arrivée surprise de Bernadette, tout de sombre vêtue, a été acclamée, debout, près de trois minutes. Même performance pour le message vidéo du chef de l'Etat à ses compagnons sur le mode : «J'ai besoin de vous. Je compte sur vous.» Joli succès aussi pour Jean-Pierre Raffarin, débarqué juste avant la pause-déjeuner, dans une mise en scène très orchestrée.
Nostalgie. Pour rassurer l'auditoire, tous les éléphants du parti ont déroulé leur intervention sur une même trame : un retour nostalgique sur leur vie militante au sein du RPR, la certitude affichée que «l'identité et l'idée gaullistes survivront», une explication de texte sur le mode d'emploi de l'UMP. Côté tou che personnelle, Jean-Louis Debré s'est élevé contre les futurs courants au sein de l'UMP : «Il nous est impossible de cultiver les particularismes et d'entretenir des chapelles rivale