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Libération

Le retour du trou de la Sécu

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L'assurance maladie toujours coupable.
publié le 24 septembre 2002 à 1h06

Fin d'embellie pour la Sécu : les comptes virent au rouge. Et le trou est plus profond que prévu. En juillet, le rapport de la commission des comptes de la Sécurité sociale annonçait un déficit de 2,4 milliards d'euros pour 2002. Celui qui sera présenté ce matin à la même commission se montre plus pessimiste encore : 3,3 milliards d'euros cette année et 4,6 milliards d'euros en 2003.

Après trois années fastes ­ 0,5 milliard d'euros d'excédent en 1999, 0,7 milliard en 2000 et 1,1 milliard en 2001 ­, le retour de balancier est brutal. Sans renouer avec les cinq années noires de 1993 à 1997 où le gouffre se creusait de plusieurs dizaines de milliards de francs chaque année, la perspective s'assombrit. L'assurance vieillesse, pour quelques années encore, est pourtant excédentaire, profitant de l'arrivée de dernières classes creuses (nées avant 1945) à l'âge de la retraite.

C'est sans surprise l'assurance maladie qui plombe les comptes. Son déficit prévisionnel est estimé à 6,1 milliards d'euros pour 2002, et il devrait encore se creuser en 2003. Pour le socialiste Henri Weber, sénateur de Seine-Maritime, la faute en incombe au ministre de la Santé, Jean-François Mattei, qui a «généreusement cédé aux revendications du corps médical».

Pour sa défense, le gouvernement peut faire valoir que le dérapage des dépenses de santé ne date pas d'hier. Seule l'amélioration des recettes, grâce à l'emploi, a permis d'afficher un excédent trois années de suite. Les dépenses, elles, n'ont jamais ét