Le gouvernement Raffarin à l'épreuve des faits. Ce matin, Francis Mer, ministre de l'Economie, va présenter au Conseil des ministres, puis aux parlementaires, la première copie budgétaire du quinquennat. Un projet de loi de finances (PLF) d'autant plus attendu qu'après trois mois de tiraillements entre Matignon et l'Elysée et autant de cafouillages ministériels, les priorités du gouvernement sont aujourd'hui brouillées.
La confiance des Français dans leur Premier ministre s'effilochant, Jean-Pierre Raffarin a décidé de venir s'expliquer en personne devant les caméras : il exposera demain soir sur France 2 la philosophie de son premier budget : «Mieux assurer la sécurité des Français» et «redynamiser l'emploi». Il devra surtout convaincre que le projet de loi de finances n'est pas un simple catalogue de mesures mais le fruit de «choix politiques». «Ce n'est pas un budget subi mais un budget choisi», précise son directeur adjoint de cabinet Jean-François Cirelli.
La démonstration ne sera pas aisée. «Nous avons élaboré le budget 2003 dans une conjoncture difficile, et contraint par l'héritage», se défend par avance Matignon. «Nous ne sommes pas dans une situation d'aisance financière absolue», euphémise Cirelli. Comprendre : difficile d'être irréprochable quand on a sur les bras une menace de guerre avec l'Irak, une croissance en berne (le gouvernement n'espère plus guère qu'1,2 % pour cette année et mise sur 2,5 % en 2003), et une situation financière calamiteuse laissée par l'é