Séance dédicace. Marie-Noëlle Lienemann, hier après-midi, a couru à la Fnac de Belfort. Pas pour acheter le livre de Sylviane Agacinski qui défend Lionel, mais pour vendre le sien, qui flingue Jospin. «Elle fait ce qu'elle veut. C'est sa parole, pas celle de Lionel Jospin», dit l'ancienne ministre du Logement. Comme tous ses camarades, elle ignorait tout avant hier de l'existence du «Journal» de l'épouse de l'ancien Premier ministre. Les socialistes ont tous l'honnêteté de le reconnaître. François Hollande le premier : «De toute façon, je ne suis jamais au courant de rien», s'amuse le patron du PS. Il ose le parallèle avec la sortie impromptue de l'essai d'Olivier Schrameck, ancien directeur de cabinet de Jospin à Matignon. Son Matignon rive gauche, lui, «était sur un positionnement politique», témoigne Hollande.
«Salutaire.» Pour le moment, aucun éléphant n'a lu la prose de Sylviane Agacinski. Ce qui ne les empêche pas de commenter la démarche. «Pourquoi l'accepterions-nous de la part de Bernadette Chirac (1), pourquoi pas de la part de Sylviane Agacinski ?», fait valoir le député de Paris, Jean-Christophe Cambadélis. «On a pris un tel coup sur la gueule que tout ce qui peut nous permettre de comprendre les raisons de la défaite peut-être salutaire, reconnaît Claude Bartolone. Ce livre participe du deuil des socialistes.» «Cela nous aide à traverser une période pas simple pour nous», renchérit Marylise Lebranchu.
L'exercice laisse sceptique une majeure partie des responsables