Menu
Libération

L'affaire sans fin du petit Grégory

Article réservé aux abonnés
Les parents, dénonçant les lacunes de la justice, attaquent l'Etat.
publié le 26 septembre 2002 à 1h07
(mis à jour le 26 septembre 2002 à 1h07)

Jean-Marie et Christine Villemin, les parents de Grégory, retrouvé noyé à 4 ans, pieds et poings liés dans la Vologne, ont demandé hier que l'Etat soit condamné pour «faute lourde du service public de la justice». Ils veulent aussi que soient reconnues les erreurs personnelles de Jean-Michel Lambert, le juge qui a mené l'instruction initiale.

Corbeau. L'affaire Grégory est officiellement close depuis avril 2001. Presque vingt ans se sont écoulés depuis la mort, le 16 octobre 1984, du petit garçon, et le bilan de la justice ressemble à un gâchis absolu. L'assassinat de l'enfant n'est pas résolu ; un suspect a été tué ; la mère n'a été innocentée qu'après huit ans de soupçons ; le corbeau qui menaçait la famille n'a jamais été identifié ; personne n'a pu réparer les lourdes erreurs qui ont entaché l'enquête.

«Il est hors de question de refaire l'affaire de la Vologne à cette audience», a averti hier le président de la première chambre du tribunal de Paris redoutant un énième épisode de cette affaire «surmédiatisée». Vaine précaution. Quelques caméras étaient au rendez-vous, mais pas les époux Villemin représentés par leur avocate, Marie-Christine Chastant-Morand. Elle égrène la liste des griefs : «Les parents de Grégory Villemin ne savent toujours pas à quelle heure leur enfant est mort, dans quelle eau, de la Vologne ou du robinet, il a été noyé.»

Elle poursuit : «A-t-il été assommé, anesthésié, neutralisé ?» Impossible de savoir, l'autopsie était incomplète. C'