Jacques Chirac élu en raison de l'insécurité ? Durant la campagne présidentielle, ce thème arrivait devant le chômage, les impôts, ou les retraites. Puis le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin s'est installé. Et l'insécurité est passée de mode.
A en croire le sondage réalisé par l'institut Louis-Harris pour Libération et AOL, c'est désormais le chômage qui préoccupe le plus les Français : 59 % d'entre eux y voient le principal sujet de préoccupation, l'insécurité n'arrivant qu'après (51 %), talonnée par les retraites (48 %), et l'environnement (43 %). L'immigration (28 %), la lutte contre l'exclusion (26 %), les 35 heures (24 %) et les impôts (21 %) arrivent nettement derrière. Le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, aurait-il fait des miracles ? Les citoyens interrogés ne le pensent pas.
Phénomène. La lucidité des sondés à l'égard du politique frise le cynisme. Exit Jospin, vive Raffarin, mais ils ne se font pas d'illusion sur l'efficacité des politiques engagées. L'Observatoire de la campagne présidentielle Liberation-Louis-Harris-AOL avait mis en lumière ce phénomène. Il se vérifie après le scrutin. Les électeurs mesurent ce que le gouvernement peut leur apporter, en consommateurs plus qu'en citoyens.
Ainsi, alors que 59 % des Français placent le chômage au premier rang de leurs soucis, 26 % seulement pensent que Jean-Pierre Raffarin peut influer positivement sur le sujet. Tandis que 64 % n'y croient pas (10 % ne se prononcent pas).
«Mauvais sens». Même les électeurs de