Monsieur toujours muet, Madame bri se l'omerta. Des époux Jospin, disparus depuis cinq mois, c'est finalement Syl via ne qui ressurgit la première. Dans un livre publié demain (1), elle évoque la campagne présidentielle de son mari, son implication au long de celle-ci, et les premières semaines de l'après-défaite, passées entre Palerme et île de Ré. Quatre mois de cette année, de fin janvier à fin mai, racontés sur le mode d'un journal intime mêlant états d'âme et règlements de comptes.
Pour mener à bien son entreprise, Sylviane Agacinski s'est pliée à la jurisprudence Schrameck. Comme l'avait fait l'ex-directeur de cabinet de Lionel Jospin pour publier à l'automne 2001 un récit de ses années d'influence à Matignon (2), elle a écrit dans le plus grand secret. La publication a été préparée de façon confidentielle, avec la complicité de l'historien et éditeur Maurice Olender, qui avait déjà publié l'ouvrage d'Olivier Schrameck. Le secret a été si bien gardé que la sortie du livre a pris de court les socialistes (lire ci-contre). Lionel Jospin lui-même n'a officiellement appris que fin avril l'initiative de son épouse et ne s'est pas opposé à sa publication. «Il a toujours été avec moi, comme avec d'autres, dans le respect de la liberté d'expression, qu'il soit ou non en accord avec mes propos», explique Sylviane dans une interview au Monde daté d'aujourd'hui.
«Accident.» Sa lecture de la défaite du 21 avril laisse espérer que ce n'est pas Lionel qui s'exprime à travers elle. De