Valdériès (Tarn) envoyé spécial
Raffarin ? «Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas très élégant. Enfin...», souffle Marie, 64 ans, qui traverse la place des Ecoles dans un gros anorak, «chacun s'habille comme il veut.» Avec ses quatre flûtes de pain dans les bras et des "r" qui roulent dans la bouche, Jean-Marie, 75 ans, dit, lui, n'avoir «jamais été dupe» de son action : «Il parle, il parle, mais il n'en aura pas fait plus que son prédécesseur, le socialiste Jospin qui était pourtant de la région et qui n'a pas fait grand-chose pour nous...» Le boucher, Bernard Tirefort, revient de sa tournée dans les villages voisins en camionnette. Son épouse, qui l'attend au magasin, paraît à court : «C'est peut-être bien ce qu'il fait, le Premier ministre. Je peux pas vous dire, j'ai jamais le temps de regarder la télé.»
«Des billes». Les cloches de l'église sonnent midi à Valdériès, 780 habitants, sous le Massif central. Jean-Pierre Raffarin a peut-être un passé professionnel de communicant. Mais il n'a pour l'heure pas su communiquer grand-chose à ce chef-lieu de canton du nord tarnais. «Son action ? Mais je sais pas ce qu'il fait, moi», se désole cet agriculteur de La Boutarié, déçu de ne pas pouvoir répondre. Attablés pour 11,40 euros au Relais du Puy-Saint-Georges, les cinq ouvriers charpentiers d'un chantier voisin croient savoir, eux, ce que fait le Premier ministre : «Il nous prend pour des billes.»
Ginette, qui se rend à la pharmacie, a le langage plus châtié. Ce qui n'