Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Et pan sur les doigts ! La Commission européenne, agacée par les frasques du mauvais élève français, a décidé de faire savoir que le gouvernement Raffarin passait les bornes. Pedro Solbes, le commissaire chargé des affaires économiques et financières, a critiqué hier, dans un communiqué remis à la presse, le projet de budget français pour 2003, rendu public mercredi : «A première vue, nous sommes préoccupés par les objectifs budgétaires annoncés hier par le gouvernement français.» En termes diplomatiques, c'est quasiment une déclaration de guerre...
C'est en effet la première fois depuis le lancement de l'euro que la Commission sort ainsi de sa réserve, sans s'embarrasser de précautions oratoires excessives, et sans même attendre d'avoir entre les mains le projet de budget. Manifestement, le déficit prévu de 2,6 % du PIB pour 2003, c'est-à-dire rigoureusement le même qu'en 2002, est le chiffon rouge qui a fait sortir de ses gonds le pourtant fort prudent Pedro Solbes. «Je regrette particulièrement que, après correction pour tenir compte du cycle conjoncturel, la position budgétaire ne soit pas clairement améliorée en 2003. Ceci ne semble pas être en ligne avec les engagements passés de la France», a-t-il expliqué. En clair, même si on fait la part du déficit dû au ralentissement de la croissance, on ne trouve aucun effort propre à combler le déficit structurel. Pour le commissaire, il est clair que Paris a décidé de «reporter son process