Que faire ? demandait Lénine. Comment faire ? pourraient reprendre les parlementaires communistes. Réunis hier dans une salle annexe de l'Assemblée nationale, les élus (22 députés, 23 sénateurs et 6 eurodéputés, y compris les apparentés) ont peiné pour accoucher d'un diagnostic commun sur les causes de leur double déroute électorale du printemps, leur positionnement dans les débats parlementaires et, au final, leur devenir en tant que tels.
Seule ou presque aux commandes depuis les 3,37 % recueillis par Robert Hue à la présidentielle, la secrétaire nationale du parti, Marie-George Buffet, leur a demandé d'être des «points de repère». Dans une gauche sans boussole, compte tenu du «très fort affaiblissement» du PCF, la tâche s'annonce ardue. Avec honnêteté, elle a reconnu que si les députés PCF n'ont guère été entendus durant le quinquennat Jospin, c'est aussi la faute au parti proprement dit, empêtré dans «les contradictions» de sa participation au gouvernement. Aujourd'hui, plus question de servir de garde-fou au PS, et de borner l'horizon du PCF à «une seule utilité : peser sur la social-démocratie». Ce qu'Alain Bocquet, président du groupe à l'Assemblée, a résumé en insistant sur le caractère «autonome» des parlementaires communistes. Dans les couloirs, le député du Nord soufflait, visiblement soulagé après cinq années de compromis «mi chèvre, mi-chou» avec le partenaire socialiste : «On est enfin libres !» Conséquence : les liens avec le PS risquent de se distendre dan