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Libération

Raffarin, plat et rond a la fois

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Hier sur France 2, il a joué de son style patelin pour défendre son action.
publié le 27 septembre 2002 à 1h08

Hier sur France 2, il a joué de son style patelin pour défendre son action.

Il a la rondeur de Raimu et le nez de Ventura, il sait jongler, imiter Johnny, embrasser René Monory et se nourrir de Giscard, c'est Jean-Pierre Raffarin. Faux modeste qui, il y a quelques mois, était un total inconnu des Français non poitevins et disait à propos du job de Premier ministre : «Je ne crois pas que je suis fait pour ça.» Un certain Jacques Chirac a cru utile de passer outre et de le propulser à Matignon, il y a cinq mois. Raff «assume avec détermination et confiance». La France est rassurée, celui qui ne s'y voyait pas «assume».

Pour sa première émission de télévision à une heure de grande écoute, hier soir sur France 2, le Premier ministre a tenté de s'épaissir. «Il faut qu'un certain nombre de gens me découvrent», a-t-il convenu. «Détermination et ténacité», a-t-il répété, en brandissant le poing, en homme de slogans qui souvent en abuse, au risque de l'ennui et de sonner creux : «Je connais une gare...», la «route est droite mais la pente forte», il entend mener une «politique moderne» et prend «les rendez-vous de l'action».

Grand écart. Autant de mots étendards pour tenter de donner un sens à son action gouvernementale au lendemain de la présentation d'un budget 2003 qui a déçu à droite et déplu à gauche. Avec l'oeil plissé et la bonhomie de celui qui pense que le bon sens est toujours près de chez soi, l'homme de la «France d'en bas» a tenté de convaincre, hier soir, que son souci pre