Vitrolles envoyé spécial
Au menu de l'extrême droite vitrollaise, jeudi soir, il y avait «banquet républicain». Trois cents à quatre cents convives réunis dans la salle des fêtes, lugubre, boivent du bordeaux rosé dans une ambiance de fête à Neuneu. Le président de l'Association des joyeux lurons vitrollais est venu avec sa minerve, preuve selon lui d'une «agression» récente sur le marché, «mais c'est un coup monté», ironise-t-il. Catherine Mégret est au micro, derrière, son mari Bruno, un peu nerveux, fait la claque. Les affiches clament «Votons Catherine». Juste un prénom. Pas de nom. Pas de sigle MNR. Un gros coeur rouge et, sur la photo, Catherine embrassant un enfant. Beau comme une opération humanitaire.
Maladroite. Il y a de ça: dimanche (1), les Vitrollais, qui, pour la quatrième fois en sept ans, sont appelés à choisir leur maire, vont-ils sauver les époux Mégret ? Ceux-ci dissimulent leur patronyme. Pas fiers de leur parti. Pas fiers de leur leader. Après ses déroutes à la présidentielle et aux législatives, Bruno M. le sait : il ne passe pas dans l'opinion. Mauvaise image. Trop dur. Chef d'un parti en capilotade. Alors, Bruno délègue Catherine à l'assaut des urnes. Au diable l'imposture : les Vitrollais votent pour madame, mais, si elle devenait bientôt inéligible pour avoir accordé une prime de naissance aux seuls Vitrollais de nationalité française (2), ils auraient monsieur comme maire dans quelques mois.
Prête au sacrifice, seule en vitrine, Catherine en rajoute