Le Pen a un livre de chevet, l'Almanach Vermot revu et corrigé à sa sauce. Jean-Pierre Raffarin le met en verve. Après l'avoir surnommé «Tartarin de Ramascon», le président du FN a affublé samedi le Premier ministre d'un nouveau sobriquet pas vraiment du meilleur goût : «Pipidou poitevin», contraction de Pinay et de Pompidou. Pour le leader d'extrême droite qui réunissait le conseil national de son parti, au siège du FN, à Saint-Cloud, «l'échec de Chirac et de Raffarin est inéluctable». Le Pen considère que «la rupture fiscale» promise par le candidat Chirac «n'aura vécu que le temps d'un supermensonge». L'annonce par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, de la fermeture prochaine du centre de Sangatte ne trouve pas non plus grâce à ses yeux : «Chirac reste un immigrationniste forcené. Avec sa haine du FN, ce sont même les deux choses auxquelles il croit.» Devant ce qu'il considère comme la chronique d'une débâcle annoncée, il se pose, une fois de plus, en ultime recours. «Il s'ouvre devant nous une perspective historique de quelques années qui peut nous permettre de réaliser ce que nous avons approché» à la présidentielle, a déclaré Le Pen. Et malgré son âge, 74 ans sonnés, le chef de l'extrême droite se verrait bien s'installer sous les ors de l'Elysée en 2007. A sa cinquième tentative...
Pas question donc de passer la main. Le prochain congrès du FN, au printemps 2003, renverra aux calendes grecques la question de la succession. La grand-messe célébrera en revanche