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Libération

Assemblée: un opposant peut en cacher un autre

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Matignon redoute moins la gauche que les sorties de sa majorité.
publié le 1er octobre 2002 à 1h15

Il s'en méfie comme de la peste. Les ultralibéraux, les toqués de sécurité, les impatients de la droite font frémir Jean-Pierre Raffarin. Doté d'une majorité plus que confortable à l'Assemblée nationale, le Premier ministre ne craint pas grand-chose des bancs de la gauche. C'est paradoxalement de ses propres rangs que viennent les risques majeurs. De ceux, qualifiés par ses proches d'«extrémistes», qui réclament déjà que le gouvernement aille plus vite, plus loin, plus fort.

A Matignon, la liste des possibles trublions est prête alors que s'ouvre aujourd'hui la session parlementaire. «On les connaît, on les a repérés, il va falloir les canaliser», explique un conseiller de Raffarin. Il y a deux semaines encore, les patrons du groupe UMP à l'Assemblée, Jacques Barrot, Bernard Accoyer et Claude Goasguen, ont évoqué le sujet avec lui. «Ce n'est pas facile de gérer un groupe de 365 députés, cela nécessite de la part du gouvernement et du groupe une coordination parfaite, explique Goasguen. Notre seule appréhension est d'être débordés sur un texte parce que certains députés veulent aller plus vite.» Plus prosaïque, un ministre assure: «Il va falloir jeter beaucoup de seaux d'eau froide sur la tête de certains. Il n'y a pas que des subtils dans le lot, il y a des beaufs à la Cabu, des graves qui veulent tout foutre en l'air.»

«Yaka-faukon». A raison de deux déjeuners par semaine avec les parlementaires de la majorité, Jean-Louis Debré a parfaitement identifié les fauteurs de trouble