A chaque jour sa raffarinade. «Nous devons rester des militants du réel», a lancé, sans plaisanter, le Premier ministre aux députés et sénateurs UMP réunis, hier, en une minijournée parlementaire qui se tenait dans un grand hôtel parisien. A la veille de l'ouverture de la session, Jean-Pierre Raffarin a égrené son calendrier : l'examen d'un «budget courageux», l'assouplissement des 35 heures, le projet de réforme constitutionnelle pour permettre «la réforme de l'Etat par la décentralisation», le projet de loi sur la sécurité. Pour tous ces dossiers, «il y a beaucoup de travail à faire, de rendez-vous à réussir. J'ai besoin de vous», a-t-il lancé à ses troupes.
«Zéro mépris». Cet après-midi, le chef du gouvernement participera à ses premières questions d'actualité. Affronter l'arène, dompter le chahut, moucher les opposants, à en croire ses proches, il n'attendrait que ça. Il répondra dès aujourd'hui à une interpellation, histoire de «ne pas créer d'attente». Pour la suite, il entend intervenir «quand bon lui semble», mais «pas sur le même ton que Lionel Jospin», promet-il. Jean-Pierre Raffarin, qui déteste les bagarres, veut éviter les coups de griffe et prône une «démocratie apaisée». «A force de penser au pluriel de la politique, certains ont oublié le singulier de la France», a-t-il estimé hier. Il y a deux semaines, il a demandé au président du groupe UMP, Jacques Barrot, d'éviter que les députés de droite «ne tombent dans des dérapages et n'entrent dans le jeu de la vind