Les promesses électorales de Jacques Chirac n'engagent que ceux qui les écoutent. A nouveau, ce vieil adage pourrait bientôt se vérifier. Cette fois, il s'agit de la réforme de la Constitution sur la décentralisation. Dans un discours prononcé lors de la campagne électorale, le candidat Chirac avait promis de porter la question devant les électeurs. «Les Français devront naturellement être consultés par référendum sur cette réforme essentielle», avait-il annoncé le 10 avril à Rouen. Mais aujourd'hui, avant la présentation, le 16 octobre, du projet sur la décentralisation en Conseil des ministres, l'Elysée et Matignon se montrent beaucoup plus prudents sur l'organisation d'un éventuel référendum.
D'où les récents cafouillages dans la majorité présidentielle. Christian Poncelet, président (UMP) du Sénat, s'est prononcé contre une consultation populaire. «Je ne souhaite pas donner l'occasion d'une forte abstention. Le Congrès réuni à Versailles sera plus rapide, plus efficace», a-t-il dit hier sur Europe 1. Car Poncelet, qui voudrait faire du Sénat l'acteur décisif de la décentralisation, a de la mémoire. Il se souvient que le général de Gaulle avait voulu profiter d'un référendum sur la régionalisation, en 1969, pour diminuer les pouvoirs de la Haute Assemblée. Seul Patrick Devedjian, ministre des Libertés locales, continue d'y croire. «Pourquoi pas un référendum en 2003, année sans élection ?», a-t-il déclaré dimanche dans un entretien au Parisien. Avant d'ajouter : «Mais c'es