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Libération

Cambadélis jette de l'huile sur feu la gauche plurielle

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Dans un livre, il analyse sévèrement la défaite du 21 avril.
publié le 4 octobre 2002 à 1h17

Jean-Christophe Cambadélis brise l'omerta. Le député de Paris est le premier dirigeant du PS à oser analyser en profondeur les raisons de la débâcle du 21 avril dans une longue note éditée par la Fondation Jean-Jaurès, le think tank lié au PS, et publiée par Plon (1). Lionel Jospin muet, François Hollande prudent et les caciques socialistes encore comateux, la faillite jospiniste n'avait donné lieu, jusqu'ici, de la part de ses acteurs, qu'à deux productions éditoriales approximatives : la version règlement de comptes de Marie-Noëlle Lienemann (Ma part d'inventaire, Ramsay), et les états d'âme de Sylviane Agacinski (Journal interrompu, Le Seuil). Proche de Lionel Jospin de longue date, «Camba», qui milita dans la même organisation trotskiste que l'ex-Premier ministre (l'OCI), offre, lui, une grille de lecture globale de la défaite. Sans complaisance pour les socialistes en général, et Jospin en particulier.

Mauvais camarades. Co-inventeur de la gauche plurielle, dont il posa la première pierre lors des Assises de la transformation sociale, après la déroute électorale de 1993, Cambadélis a la dent dure avec une créature qui a peu à peu échappé aux socialistes. Cette «nouvelle synthèse politique» s'est déréglée après les municipales de mars 2001 : «Nos partenaires en vinrent à ne plus entretenir à l'égard de cette organisation qu'un rapport tacticien.» Il accuse les partenaires du PS (Verts, PCF, chevènementistes et radicaux de gauche) d'être dépourvus d'«existence électorale»,