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Libération

Croissance : Francis Mer sourd au pessimisme de l'Insee.

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publié le 5 octobre 2002 à 1h18

Surtout ne pas bouger. Le ministre de l'Economie, Francis Mer, a confirmé aux experts de la Commission économique de la Nation (huit banques et huit instituts de conjoncture) réunis vendredi à Bercy qu'il maintenait inchangées les prévisions économiques qui sous-tendent le projet de loi de finances pour 2003. Officiellement, le gouvernement table donc toujours sur une croissance de 1,5 % du produit intérieur brut (PIB) en 2002, et de 2,5 % en 2003. Quant au déficit public, il devrait être contenu à 2,6 % du PIB en 2002 et 2003. L'ennui c'est que ce scénario, déjà considéré comme «optimiste» mi-septembre, apparaît aujourd'hui franchement irréaliste. L'Insee a sonné l'hallali en ramenant sa prévision de croissance pour 2002 de 1,4 % à 1 % du PIB (Libération du 4 octobre). Compte tenu de cet affaissement, l'acquis de croissance ne pourra excéder 0,6 % au 1er janvier prochain. Conséquence : il faudrait que le PIB progresse en moyenne de 0,8 % par trimestre l'an prochain pour valider la prévision officielle. Pour ce faire, le dynamisme de l'économie devrait égaler celui enregistré en 2000, une année où la croissance avait culminé à 3,8 % ! Vendredi, les économistes de la Commission économique de la Nation ont donc tous, à une exception près, pris leurs distances avec le scénario gouvernemental : leur prévision médiane fait état d'une croissance de 1 % -1,1 % pour 2002 et de 2,1 % pour 2003. De quoi jeter un doute sérieux sur la crédibilité du projet de budget, qui sera soumis aux