Décentralisation, acte II. Vingt ans après les lois Defferre, Jean-Pierre Raffarin reprend le flambeau et tente de faire les choses en grand. Vendredi, plusieurs sources ont confirmé la teneur du projet de loi de révision constitutionnelle (Libération du 25 septembre) actuellement soumis au crible du Conseil d'Etat. A la lecture de ce texte qui sera validé le 16 octobre en Conseil des ministres avant d'être présenté au Sénat à la fin du mois, les Corses et les régionalistes de tous bords auront quelques raisons de se réjouir. La loi va en effet créer «une collectivité à statut particulier» en lieu et place des actuelles collectivités territoriales. Désormais, deux départements, voire deux régions, pourront donc fusionner avec l'accord du Parlement. Or, la plupart des élus corses réclament depuis longtemps la possibilité de supprimer les deux départements de l'île (Haute-Corse et Corse-du-Sud).
Pour y parvenir, Jacques Chirac devra mouiller le maillot. Le projet de Jean-Pierre Raffarin précise que «le président de la République, sur proposition du gouvernement, peut décider de consulter les électeurs inscrits dans le ressort de cette collectivité». Autrement dit : l'Elysée pourra décider d'organiser un référendum auprès des 180 000 électeurs corses. José Rossi, président (DL) de l'Assemblée de Corse, s'est aussitôt félicité, hier, de «cette réforme qui va enfin permettre à la Corse d'être audacieuse». L'île se verra ainsi reconnaître son caractère de collectivité à statut part