Thierry Lévy a défendu le dossier de Patrick Henry devant la juridiction d'application des peines qui l'a libéré en mai 2001 et a plaidé sa cause pour un petit vol commis à Caen en juin dernier. L'avocat répond aux questions de Libération.
Comment expliquez-vous le comportement de votre client ?
C'est vrai, il a commis une infraction, mais elle n'est pas grave au regard de la loi espagnole. Ma consoeur espagnole m'a dit que s'il n'avait pas tenté de fuir, s'il n'avait pas été français, s'il n'avait pas été Patrick Henry, il serait libre aujourd'hui. Cependant, elle m'a dit aussi que notre client s'était imaginé pouvoir rentrer en France, ni vu ni connu. C'est dire dans quelle irréalité il vit. Il y a quelque chose de très puéril dans son attitude. Et tout cela, c'est la continuation de la vie en prison, où on vous traite en enfant, où on perd toute responsabilité, où on attend, comme un gamin, de se faire taper sur les doigts quand on a mal fait. Je crois aussi que sa notoriété a pesé de manière insupportable sur lui. En sortant de prison, il avait cru qu'il pourrait préserver son anonymat. Cela a été impossible. Il a alors donné une interview à Paris Match croyant naïvement qu'il pourrait maîtriser les choses. Il n'en a rien été. Il s'est alors senti totalement perdu. Lors de son procès pour ce petit vol à Caen, il avait cru que les juges pourraient le protéger des journalistes et des caméras qui l'attendaient, mais la procureure a refusé de le faire passer par une porte dérobée comme elle aurait pu. Il a dans un premier temps ref