Signe des temps : les barons de province montent à Paris. Les 26 pré sidents de région, flanqués d'autant de préfets, débarquent ce matin à Matignon pour causer décentralisation. Le Premier ministre va tenter de leur vendre son grand oeuvre : la «République des proximités», qui passera par une révision de la Constitution, censée donner plus de pouvoir aux collectivités locales. Un objectif que le PS, à l'origine de la première décentralisation en 1982, devrait partager. C'est en tout cas la conviction des huit présidents de région de gauche, à la tête des derniers lieux de pouvoir tenus par l'opposition.
Ces élus régionaux socialistes parmi lesquels Alain Le Vern (Haute-Normandie), Jean-Paul Huchon (Ile-de-France) et Martin Malvy (Midi-Pyrénées) ont décidé de «prendre leur place» dans la décentralisation proposée par Jean-Pierre Raffarin. A certaines conditions : que les transferts de compétences soient accompagnés des transferts financiers correspondants et, surtout, que soit préservée la solidarité entre les territoires. Ils l'ont dit mercredi à Toulouse, en créant une toute nouvelle «Conférence des présidents de gauche». Cette institution informelle a pour vocation de contrer l'Association des régions de France (ARF), dont l'UDF Gérard Longuet a pris la présidence, le 10 juillet, dans des conditions contestées par les socialistes.
Surprise. Mais au-delà de ces bisbilles droite-gauche, les huit présidents PS n'ont pas l'intention de se réfugier dans une posture jacobine