Menu
Libération

Chirac et ses règles de Troyes

Article réservé aux abonnés
Décentralisation, insécurité et «cohésion nationale» au menu de sa première sortie depuis sa réélection.
publié le 15 octobre 2002 à 1h24

Troyes (Aube), envoyé spécial.

Le décor est parfait. Ciel bleu d'automne, drapeaux tricolores, musique militaire (En passant par la Lorraine, la Madelon), élus alignés en rang d'oignon et petite foule contenue derrière des barrières métalliques. Lorsqu'il arrive, hier matin, à Troyes pour son premier déplacement en province depuis sa réélection, Jacques Chirac est dans son élément favori. Bise aux enfants, mains serrées à la volée et un monsieur qui l'agrippe : «Bravo Président, continuez. Et de la fermeté, hein...» Ça tombe bien. Le chef de l'Etat est venu dire qu'il ne transigera pas. Ni sur la sécurité ni sur ses promesses de campagne, et encore moins sur la décentralisation, réforme phare pourtant malmenée en fin de semaine par le Conseil d'Etat (Libération des 12 et 13 octobre).

Cinq mois après la présidentielle, Jacques Chirac veut rendre son action plus lisible. Au programme donc, un discours de cadrage de sa politique aux airs de bilan d'étape, assorti d'une série d'annonces sur l'intégration, la politique de la ville et la décentralisation. Avec un mot d'ordre , «la volonté politique».

Mocassins. Chaussé de mocassins à pompons, il aime aussi à rappeler qu'il reste un grand acteur. Toute sa journée à Troyes a été l'occasion de distiller ses bons mots. Dans une école, face à des enfants, il s'ébaubit devant l'expérience «du fusil à patates», ajoutant : «Ah, ça me rappelle les élections...» A son programme, également, de curieuses questions au professeur Georges Charpak,