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Libération
Interview

«Nous devons nous préparer à serrer les cordons.»

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publié le 15 octobre 2002 à 1h24

Chef économiste du Crédit Lyonnais, Jean-Paul Betbèze estime que le budget 2003 est un budget d'adaptation à la situation. Entretien.

Faut-il revoir le budget pour réduire le déficit ?

Non, mais attention à ne pas oublier l'essentiel sous prétexte que les circonstances sont difficiles. On ne peut comprendre les débats autour du budget et du pacte de stabilité sans deux paramètres : le court terme et la stratégie. A court terme, nous cumulons crise boursière, crise de confiance comptable et menace de guerre. Mais nous sommes dans une stratégie de construction de l'Europe. Il s'agit de créer une économie plus forte, efficace, moderne et riche en emplois : l'Europe de la connaissance. C'est «le processus de Lisbonne» (1). C'est même dans cette stratégie que s'inscrivent les politiques monétaire et budgétaire. Ce sont des moyens, pas des obsessions de maniaques ! Ceux qui demandent, pour des raisons circonstancielles, de revoir le fond du pacte ont tort. Ils abandonnent le long terme pour le court terme.

La France devrait serrer les cordons budgétaires ?

Pas mécaniquement ! Et c'est le problème. Le budget est lié à notre situation, difficile, donc il s'éloigne de l'objectif ; mais nous ne pouvons pas abandonner le pacte. Nous sommes montrés du doigt. Si nous claquons la porte, c'est la crise de l'Europe ; si nous forçons la contrainte, c'est un ralentissement plus net en France, qui ne fera pas de bien à l'Europe !

Ce n'est pas très facile à faire comprendre !

Il faut expliquer. Nous