Double langage sur les baisses d'impôts. D'un côté, il y a le ronronnement rassurant de Jacques Chirac. Fidèle au candidat qu'il fut, le Président l'a répété, lundi, à Troyes : la diminution des prélèvements «sera méthodiquement poursuivie au cours des prochaines années». De l'autre côté, il y a les sorties de Francis Mer. Mercredi dernier, le ministre de l'Economie promettait de mettre la France sur «la voie de la discipline et de la rigueur» à partir de 2004. Hier, devant les députés réunis pour l'ouverture du débat budgétaire, il a, certes, surveillé sa langue. Le locataire de Bercy a ainsi jugé «raisonnable» l'hypothèse de croissance de 2,5 % sur laquelle repose le projet de loi de finances pour 2003. Une concession de façade pour sauver l'essentiel.
Vigueur. Car, Francis Mer se garde bien de prendre l'Elysée au mot. Depuis juin, il cherche à conditionner la baisse des prélèvements à la «vigueur de la croissance». Hier, il a dû envisager le cas de plus en plus probable où la croissance ne serait pas au rendez-vous en 2003. Un exercice à haut risque lorsqu'on ne peut se permettre de contredire la parole présidentielle. Comme en écho au propos du chef de l'Etat, Francis Mer a donc affirmé : «En cas de détérioration de la conjoncture, nous tiendrons nos engagements.» Mais, c'est pour mieux en limiter la portée : «Nous ne renoncerons pas aux baisses d'impôts et de charges qui ont été annoncées et qui auront été votées, parce que, pour les Français, c'est une question de c