Explication de «rigueur» pour Francis Mer. Prenant la mesure de son imprudence lexicale de la semaine passée, le ministre de l'Economie a répondu hier soir aux spéculations sur un éventuel changement de cap du gouvernement. «Rigueur, dans mon esprit, il ne s'agit pas de ce mot, il s'agit d'un adjectif qui s'appelle être rigoureux», a-t-il bredouillé en clôture de la discussion générale sur le projet de budget 2003.
Décomplexé. La couleuvre avalée, le discours s'est fait plus fluide. Sans plus buter sur les mots, il a repris à son compte les engagements chiraquiens sur les baisses d'impôts. Difficile d'y couper : le matin, sur LCI, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, n'avait laissé aucune échappatoire possible en déclarant que le gouvernement était «déterminé à tenir les engagements pris par Jacques Chirac en matière de baisses d'impôts». Décomplexé, Francis Mer n'a plus finassé : «Le cap affiché est le bon et nous avons l'intention de nous y tenir. Les baisses d'impôts seront poursuivies et les Français pourront constater qu'elles sont pérennes.»
Or, pas question de laisser filer les déficits. «Le déficit, c'est l'impôt de demain, c'est une entrave à la dépense utile aux investissements futurs», a indiqué Alain Lambert, ministre du Budget. Pas question pour l'heure de suivre l'exemple de l'Allemagne, qui, de l'avis de son ministre des Finances, ne respectera vraisemblablement pas en 2003 le critère des 3 % de déficit du traité de Maastricht. Car la réduction d