La République avait déjà son miraculé, l'Hôtel de Ville a désormais son rescapé. Et Bertrand Delanoë, comme Jean-Pierre Chevènement lorsqu'il avait sombré dans le coma à l'automne 1998, se met à son tour à surfer sur la crête des sondages. Le maire de Paris valide ainsi le théorème selon lequel tout responsable politique qui échappe de peu à la mort enregistre une forte hausse de sa cote de popularité.

Toujours hospitalisé à la Salpêtrière après l'agression dont il a été victime il y a dix jours, Delanoë décolle dans deux enquêtes d'opinion publiées aujourd'hui : avec 63 % de jugements favorables, il gagne 12 points et arrive en tête de toutes les personnalités politiques, de droite comme de gauche, selon un sondage Ipsos pour le Point (1). Même verdict pour l'institut BVA qui, dans une enquête publiée par Paris Match, gratifie l'édile de la capitale d'un gain de 16 points (2). Avec 54 % des personnes interrogées qui lui font «confiance», contre 30 % d'un avis contraire, Delanoë décroche là aussi, haut la main, la pole position au palmarès des responsables politiques de toutes étiquettes. Et voilà les socialistes, en mal de leadership, au moins pourvus d'une nouvelle star des sondages. Delanoë réussit même le tour de force de devancer, à gauche, les deux vedettes jusque-là incontestées des enquêtes d'opinion : Bernard Kouchner et Jack Lang. De quoi conforter la convalescence de Delanoë, qui ne devrait pas quitter l'hôpital avant le week-end prochain. «Ces chiffres illustrent