Après la fabrication, le service après-vente. Jean-Pierre Raffarin a passé sa journée d'hier à expliquer son grand dessein décentralisateur. Manière de donner une résonance à une réforme qui intéresse peu les Français. Et de calmer les inquiétudes qui agitent son propre camp. Dans la matinée, plusieurs députés UMP ont, en effet, fait part de leurs interrogations sur les conséquences de la décentralisation en matière de fiscalité.
Se moquer. Christian Estrosi (Alpes-Maritimes), un proche de Nicolas Sarkozy, a profité hier matin de la discussion du projet de budget 2003 pour dénoncer l'augmentation des effectifs de la fonction publique territoriale : «Quand je vois que vous envisagez une baisse de la fonction publique d'Etat de 1 500 fonctionnaires en 2003 et que, dans le même temps, nous allons grossir la fonction publique territoriale de 3 000, 4 000, 5 000 effectifs, on est en train de se moquer des Français», a-t-il tonné, dans l'hémicycle, à l'adresse du ministre délégué au Budget, Alain Lambert. Et d'ajouter : «Nous devons éviter une décentralisation qui conduirait à trop demander aux collectivités locales, sans leur donner tous les moyens de leur action.» Même crainte chez Hervé Mariton, député de la Drôme : «Si la réduction de l'impôt de l'Etat avait pour symétrie une augmentation des impôts des collectivités locales, nous aurions échoué.»
Au même moment, à l'Elysée, devant le Conseil des ministres, Jacques Chirac a appuyé le projet de son Premier ministre en expliquant