Le débat sur la double peine tente de déborder par la droite. Timidement pour l'instant. Etienne Pinte, député-maire (UMP) de Versailles (Yvelines), a écrit la semaine dernière au Président, au Premier ministre et aux ministres de la Justice et de l'Intérieur, pour leur demander «d'entamer une réflexion sur la double peine». Une sanction «intolérable» qui consiste à expulser un condamné étranger à l'issue de sa peine purgée en France.
Au mois de juillet, Etienne Pinte avait déjà pris position en soutenant un cas emblématique : celui de Chérif Bouchelaleg, Algérien de 32 ans, père de six enfants français, menacé d'expulsion (lire ci-contre). A plusieurs reprises, le député avait écrit à Nicolas Sarkozy pour plaider son maintien en France, convaincu que le ministre était mal informé. Hier, il l'a interpellé dans une interview au Figaro.
Ethique. Au-delà de Chérif Bouchelaleg, Etienne Pinte remet en cause l'existence même de «cette forme moderne de bagne» que constitue la double peine. «Ma conviction, c'est qu'on ne doit jamais séparer des parents de leurs enfants, ni des maris de leurs femmes. C'est une question d'éthique et une question de droit : doubler une peine judiciaire d'une peine administrative est une aberration de l'esprit.» En saisissant le Président et son gouvernement, le député espère que «les ministres pourront se saisir moins difficilement du débat puisqu'il vient de leur majorité». Mais il s'avoue «un peu seul» pour l'instant. «Mais il ne doit pas y avoir de su