Six mois après son élimination dès le soir du premier tour de l'élection présidentielle, la gauche a encore la gueule de bois. En quête de repères, ses leaders prennent le pouls de leurs troupes. Condamné à s'ouvrir pour survivre, le PCF a lancé début octobre une série de «forums citoyens» qui accueillent adhérents et sympathisants. Ces débats visent à définir un nouveau projet communiste dans l'optique du congrès d'avril 2003. Avec comme interrogation sous-jacente celle de l'existence même d'un parti communiste en France. La question d'un «épuisement définitif» de l'idée communiste est «réelle, y compris au sein du parti», reconnaît la secrétaire nationale, Marie-George Buffet, dans une interview à l'Humanité d'aujourd'hui. Compatissant avec «la souffrance et la colère» des militants, la véritable patronne de la Place du Colonel-Fabien égratigne implicitement Robert Hue, en déplorant que «les mutations nécessaires» engagées par le président du PCF aient «souvent été vécues comme une série d'abandons» et «non comme la réaffirmation d'une identité communiste forte».
Chez le grand frère socialiste, aussi, l'heure est au vague à l'âme. Début septembre, la direction du PS a adressé un questionnaire à sa base pour engager un débat qui vise à la fois à expliquer les causes de la déroute du printemps et à chercher le chemin de la rénovation. Une première synthèse de ces échanges sera établie demain lors d'un conseil national, à Paris. A cette occasion, le premier secrétaire François