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Libération

«Les chefs du PS ne m'apportent plus rien, ni idéal, ni utopie»

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En Haute-Garonne comme en Alsace, les adhérents reprochent à leurs élus de les négliger.
publié le 18 octobre 2002 à 1h27

Quelle différence y a-t-il entre une militante qui a connu trente ans de PS, un adhérent de lendemain de défaite et une quadragénaire qui, tentée d'adhérer en mai, ne l'a finalement pas fait ? En Haute-Garonne, tous portent la même affection aux dirigeants nationaux du PS : «Quand les socialistes sont au pouvoir, les pauvres militants d'en bas que nous sommes sont tout juste bons à tenter d'expliquer aux gens ce que font les camarades d'en haut, nos soi-disant copains du gouvernement», explique la première, Chantal, lors d'une réunion de section à Castanet, près de Toulouse. «Je suis heureux de débattre avec mes nouveaux amis du PS, mais je déprime chaque fois que j'entends barrir les éléphants qui ont amené la gauche dans le mur», soupire le deuxième, Pierre, depuis son bureau de la faculté de sciences humaines. Employée dans une société de production de spectacles, la troisième, Marie-Madeleine, n'est pas mieux disposée : «J'ai besoin d'entendre des gens qui élèvent le débat. Les leaders socialistes actuels ne m'apportent rien, ni idéal ni utopie.»

«Fracture culturelle»

«Aveugles face à ce qui allait se produire le 21 avril», «déshumanisés dès qu'ils deviennent gestionnaires» ou «stars sans charisme pressées d'aller faire briller leurs paillettes chez Ardisson», les ténors socialistes auraient entraîné la base militante sur la mauvaise pente : «On a régressé, se désole Jean-Georges, adhérent de la section de Castanet. On redécouvre aujourd'hui les vertus du porte-à-porte. Ma