Jeudi 12 septembre 2002 : «Il nous faut faire la démonstration (...) de la nécessité et de l'utilité d'un Parti communiste de notre temps.» Signé Robert Hue. 7 septembre 2002 : «Je me méfie de ceux qui proclament que "nous ne disparaîtrons jamais". Rien n'est automatique.» Certifié Marie-George Buffet. Si les «chefs» doutent, les troupes s'interrogent. A quoi bon être communiste, en France, au début du XXIe siècle ? Certains ont déjà répondu : «à rien», et rendu leur carte. D'autres se battent, avec la foi chevillée au corps. Et des «ex» envisagent de revenir. Une multitude de postures différentes.
Elu de base, seul communiste au conseil général du Finistère, Daniel Créoff prend sa carte au Parti socialiste. A jour de ses cotisations au PCF «depuis trente ans», il rompt : «Je ne me vois pas continuer à militer sans évolution.» Sa démarche a sa logique : «On prend acte des dernières élections et de la situation du parti.» Mais il entend poursuivre son combat : «Si la gauche veut gagner, elle doit être rassemblée.» Au revoir le PCF, bonjour le PS.
Depuis quelques années, ce type de transfert chez le frère socialiste n'est plus vraiment rare. Mais il demeure très minoritaire. En règle générale, les partants s'éparpillent dans la nature. Henri, 55 ans, un «ex» du Vaucluse, raconte : «Aux européennes de 1999, j'ai voté extrême gauche. Les choses n'ont fait qu'empirer depuis. Plus d'identité, plus d'empreinte. Le parti ne représente plus mon idéal.»
«Perception décalée». C'est avec c