Nantes envoyé spécial
«Cette décentralisation, ça risque d'être un foutoir extraordinaire.» Jean Arthuis a trouvé les bons mots. Le président UDF du conseil général de la Mayenne était pourtant présent vendredi à Nantes (Loire-Atlantique), où se sont tenues les premières Assises des libertés locales. Un grand barnum de la décentralisation mis en musique par Matignon. Après avoir présenté mercredi son projet de loi constitutionnelle, Raffarin avait délégué son ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, pour donner un peu d'allure à cette première réunion. Qui a effectivement viré au «foutoir», selon le mot d'Artuis, puisque les élus locaux en ont profité pour exprimer leurs revendications, souvent con tra dictoires. Ce que Raffarin appelle le «désordre créatif».
Quelque 2 000 invités, en majorité des notables locaux, se sont donc rendus à la Cité des congrès de Nantes pour dialoguer avec Sarkozy. Entre deux discours sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur s'est rappelé qu'il était aussi en charge de la décentralisation. Mais il n'a pas semblé très convaincu par la réforme Raffarin. En attendant qu'on lui apporte le discours qu'il avait oublié, il a involontairement flingué le grand oeuvre de son chef. «Si j'ai bien compris, la commune tient à sa légitimité, le département et la région aussi, et personne ne veut du désengagement de l'Etat !» C'est exactement ça. Et c'est pourquoi la décentralisation s'annonce moins «révolutionnaire» que le dit Raffarin.
«Abuser». «Nous prenons