A force de boire la tasse, François Bayrou finit par aimer la tempête. «Nous avons reconstruit le bateau, il est prêt de nouveau à prendre la mer pour les grandes traversées», a-t-il lancé aux 1 500 cadres de l'UDF rassemblés hier pour un conseil national à Issy-les-Moulineaux. Face à la baleine UMP, le capitaine des centristes rêve encore d'incarner «le deuxième pôle dont la majorité a besoin», le «mouvement de tous ceux qui veulent changer la France». «Nous avons le devoir d'être dans la majorité responsables et libres de parole», a-t-il déclaré critiquant une fois encore les «manoeuvres souterraines» de l'UMP et cette union qui est «en réalité une tentative d'absorption».
Après avoir entraîné ses troupes dans l'aventure malheureuse de la présidentielle, il a promis : «Le jour viendra où ce pôle de renouveau de la démocratie que nous incarnons deviendra attirant pour d'autres.» Pour l'instant, il en est loin mais, selon lui, les adhérents de l'UDF ont malgré tout «choisi d'être les défenseurs du pluralisme nécessaire à la démocratie et aussi à la réforme». «L'équilibre des forces ne doit pas dépendre du plus fort. Le pluralisme, cela dépend de nous. N'attendons pas de cadeau. Il n'y en aura pas», a-t-il ajouté, lucide.
«Petitesses». La veille, l'UDF s'était dotée d'un nouvel organigramme. Le départ massif des élus chiraquiens du parti derrière Philippe Douste-Blazy y avait, il est vrai, laissé quelques trous. La démission d'Anne-Marie Idrac du secrétariat général pour la pré