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Libération

La lente marche du réformiste Hollande

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Pressé de se dévoiler, le patron du PS tergiverse.
publié le 21 octobre 2002 à 1h29

Ce week-end, il a enlevé le haut. Et il a promis d'enlever le bas en décembre. Avant le conseil national du Parti socialiste qui s'est tenu samedi à Paris, le premier secrétaire François Hollande avait lui-même annoncé son intention de reprendre la main après les critiques qu'il avait essuyées ces dernières semaines. Au mieux, il a repris pied.

Mis en demeure de sortir «du consensus mou» par le tandem Emmanuelli-Mélenchon et leur nouveau courant Nouveau Monde, taxé «d'apathie» par le trio Dray-Montebourg-Peillon partisan «d'un nouveau Parti socialiste», accusé de «confisquer le débat» par certains responsables fédéraux, le patron des socialistes s'est contenté samedi, de son propre aveu, «d'un frémissement d'audace». Reconnaissant qu'il est toujours «sur une position trop généraliste», il s'est gardé de mener au bout «la clarification» que beaucoup attendent avec impatience. Lors de son discours, François Hollande n'a fait que «fixer le cadre» de la ligne et de la stratégie qu'il entend incarner au congrès de Dijon en mai 2003 : «Etre à gauche autant qu'il est souhaitable et aussi réformiste que nécessaire.» Son «réformisme de gauche», le premier secrétaire du PS a décidé de le dévoiler à son rythme, celui des petits pas : «J'ai compris que j'étais sollicité de toutes parts [...], sommé de parler pour éviter un attentisme, de me taire pour laisser vivre le débat, de répondre aux uns sans mobiliser les autres, de rester seul ou de sortir accompagné», a ironisé Hollande, «très