En dévoiler un peu pour cacher le principal. C'est ce que le député Bernard Carayon (UMP, Tarn) vient de faire en publiant un rapport parlementaire sur les services de renseignement (1). Ancien du cabinet de Robert Pandraud (1986-1988), Carayon connaît bien le monde des «services», où il possède, dit-il, de «nombreux amis». Son rapport livre des informations sur le renseignement français, mais c'est pour mieux enterrer les rares tentatives du Parlement d'obtenir un droit de regard sur ce qu'il nomme «les yeux et les oreilles du chef de l'Etat et du gouvernement».
Exception. «Il ne serait pas raisonnable de souscrire à une approche anglo-saxonne, soumettant ces services au contrôle permanent et pointilleux du Parlement», écrit le député qui refuse le «voyeurisme parlementaire». Cette approche «anglo-saxonne» est pourtant celle de toutes les grandes démocraties : les Etats-Unis, l'Allemagne ou la Grande-Bretagne possèdent des instances parlementaires de contrôle de leurs services de renseignement. Là aussi, l'exception est française.
«La conscience démocratique dut-elle en souffrir, l'action illégale fait partie des modes normaux d'intervention commandés, couverts ou oubliés par l'exécutif», écrit Carayon, ajoutant : «Ici, les droits de l'Etat commandent à l'Etat de droit» ! Plus royaliste que le roi, le député rejette l'idée, défendue lors de la précédente législature par Paul Quilès (PS) et Arthur Paecht (UDF) et aujourd'hui soutenue par le président de la Commission de la déf