«Il serait malhonnête de dire que votre budget est un mauvais budget.» Venant de l'opposition, on a connu critiques plus vigoureuses. C'est pourtant ce que Jean-Michel Boucheron (PS, Ille-et-Vilaine) a l'intention d'expliquer aujourd'hui au nom du groupe socialiste à la ministre Michèle Alliot- Marie.
La discussion des crédits de la Défense à l'Assemblée nationale devrait illustrer à nouveau les difficultés politiques dans lesquelles se débattent les socialistes, tiraillés qu'ils sont entre culture de gouvernement et devoir d'opposition. Un tel budget, ils en rêvaient l'an passé, mais ils voteront contre cette année. «Ce budget conséquent devrait permettre à nos armées de remplir leurs missions», constate ainsi Paul Quilès, chargé des questions de défense au PS.
31 milliards. Les crédits militaires sont en effet en forte hausse. «Le ministère de la Défense bénéficie d'un effort financier particulier, avec un accroissement substantiel de ses crédits de 7,5 %», se réjouit Michèle Alliot-Marie. Alors que les budgets de la Recherche et de la Culture sont au pain sec, que l'Education nationale supprime des postes et que l'équation budgétaire semble impossible à tenir aux yeux de la plupart des prévisionnistes, les 31 milliards d'euros généreusement accordés à la Défense font grincer quelques dents dans le «peuple de gauche». Le deuxième porte-avions, qui ne sera commandé qu'en 2005, passe mal. Pourtant, les responsables socialistes qui se sont spécialisés dans les questions militai