Nicolas Sarkozy persiste et signe. Après s'être emporté mardi contre les députés socialistes qu'il a accusés de tenir un double langage sur la sécurité, le ministre de l'Intérieur est revenu à la charge, hier, alors que son projet de loi controversé avait été présenté le matin même en Conseil des ministres. Un texte que le Premier ministre, visiblement conquis par la combativité de son ministre, a qualifié d'«équilibré». Malgré les hurlements d'une partie de la gauche associative.
Hier, à l'Assemblée nationale, où les députés examinaient justement le budget 2003 du ministère de l'Intérieur en hausse de 4,1 % à 9,82 milliards d'euros les mots de Sarkozy résonnaient toujours. D'autant que dans un entretien au Monde daté d'aujourd'hui, il a une nouvelle fois dénoncé les «droits-de-l'hommistes» et les «Tartuffe» qui jugent son projet de loi liberticide pour les mendiants, les prostituées ou les gens du voyage. Premier visé : Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste, qu'il avait personnellement mis en cause, mardi à l'Assemblée, lui reprochant de soutenir sa politique à Nantes, ville dont il est maire, et de la combattre à Paris.
Dérapage. Réponse tendue de Jean-Marc Ayrault, dans les couloirs du Palais-Bourbon : «Sarkozy a dérapé. Et entre le dérapage et la bavure, il n'y a qu'un pas. Pas question de se soumettre au diktat politique de M. Sarkozy. Il a pété les plombs. C'est un peu ce qui le guette, d'ailleurs.» Et d'annoncer qu'il a écrit une lettre au ministre, dans