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Libération
Interview

«La ligne du Pôle doit être clarifiée»

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publié le 26 octobre 2002 à 1h33

Le juge Eric Halphen, qui avait rejoint le Pôle républicain avant la présidentielle, demande à Chevènement d'ancrer son mouvement à gauche.

Pourquoi rester aux côtés de Jean-Pierre Chevènement ?

La fidélité ­ et pas seulement en politique ­ ne se juge pas quand tout va bien. Elle s'étalonne à l'aune des épreuves. J'ai adhéré à la démarche de Jean-Pierre Chevènement, parce qu'il est l'un des rares hommes politiques à avoir une vraie vision. Je persiste à le soutenir en dépit d'une stratégie imparfaite durant la présidentielle. Je regrette l'épisode «Villiers». Je déplore qu'il n'ait pas appelé à voter clairement pour Chirac dès le soir du premier tour de la présidentielle. Je désapprouve, enfin, l'absence du Pôle républicain aux côtés du mouvement du 1er Mai. Les manifestants se réclamaient pourtant des mêmes valeurs que nous.

Pour ces mêmes raisons, beaucoup ont déjà quitté le Pôle républicain...

C'est leur choix, pas le mien. La ligne du Pôle doit être clarifiée. Je souhaite qu'il s'ancre définitivement à gauche. Nous devons participer à la recomposition à gauche, écouter et représenter les milieux populaires, ne pas refuser a priori une alliance. Le Pôle ne doit pas être un mouvement pour une élite, un Mouvement des citoyens bis. Une vraie démocratie interne doit être instaurée.

Si ce n'est pas le cas ?

La fidélité s'arrête lorsqu'on s'aperçoit que l'on a été trompé. J'estimerai l'avoir été si le choix n'est pas fait d'ancrer définitivement le Pôle à gauche. Il est hors de quest