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Carignon rêve de récidive

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L'ex-maire de Grenoble recouvre aujourd'hui ses droits civiques. Masque à peine ses ambitions de retour au pouvoir. Et suscite la crainte, à droite comme à gauche.
publié le 28 octobre 2002 à 1h33

Grenoble envoyé spécial

A Grenoble, plus personne ne se demande si et quand Alain Carignon va revenir. Mais quelle élection il choisira pour officialiser son retour. L'ancien maire et président RPR du conseil général de l'Isère, condamné à quatre ans de prison et cinq d'inéligibilité pour corruption et abus de biens sociaux, redevient éligible ce matin. Et cela ne rassure personne. La gauche n'a pas profité de son absence pour conforter ses positions. Et la droite craint en vrac les règlements de comptes, la concurrence d'un leader et le retour de méthodes condamnées. Pendant son absence, quelques jeunes élus ont tenté de rénover la vie politique du département. Mais leurs critiques s'apaisent à mesure que Carignon se rapproche. Un calme étrange règne.

Couleuvre. Raymond Avril lier, écologiste grenoblois, traduit ce climat : «C'est comme dans les villages de montagne quand le loup approche. Le silence se fait. Chacun rentre chez lui, pour préparer le fusil.»

Pour l'instant, le loup fait le coquet. Il ne sort pas du bois. «L'idée de mon retour m'échappe, dit-il. Quelque chose se construit hors de moi. On imagine le scénario de ma candidature, et on recherche tous les signes permettant de l'écrire.» Mais ses proches et lui-même se chargent de les distiller. Ainsi l'ancien maire de Grenoble a-t-il repris un appartement dans son ex-canton et se montre-t-il depuis le printemps dans les restaurants fréquentés par les politiques. Sa présence n'échappe à personne. En septembre, il a ad